Ian Manook à Milmarin
Ian Manook à Milmarin
Ian Manook à Milmarin
Ian Manook à Milmarin

toutes les photos © Armelle Menguy – Le Télégramme

Retour sur la rencontre avec Ian Manook, autour de son dernier livre « A Islande »

le 16 mars 2022 à Ploubazlanec

en partenariat avec la Librairie du Renard, avec la participation de Pierre Guérin

Le replay

A l’été 2020, nous avons reçu à Milmarin la visite d’un monsieur qui nous a dit qu’il écrivait un livre sur le thème de la pêche à Islande. Il portait un bonnet de marin noir, et s’est présenté comme un ancien journaliste qui écrivait des livres. Il a été accueilli par une membre de l’association Plaeraneg Gwechall, qui gère le musée Mémoire d’Islande, et dont la famille a pris part à cette aventure de la grande pêche. En août 2021, nous avons eu la surprise de recevoir un paquet des éditions Paulsen, qui nous informaient qu’ils seraient ravis d’avoir notre avis sur le dernier roman de Ian Manook, pour lequel il était venu se documenter à Milmarin. Certains d’entre nous connaissaient l’auteur, avaient lu ses livres précédents ou en avaient entendu parlé, d’autres le découvraient, mais tous étaient curieux de ce nouveau récit sur les « Islandais » d’ici, 135 ans après la parution du Pêcheur d’Islande de Pierre Loti.

Ceux qu’on appelle ici les Islandais ce sont ces bretons qui passaient la moitié de l’année à pêcher la morue dans les eaux islandaises, enchainant les campagnes pour le compte d’armateurs pour qui seul comptait le résultat de la pêche. Ils ne touchaient terre qu’une fois pendant ces 6 mois, lors de l’escale de mi-pêche, mais il arrivait qu’en cas de naufrage ou de maladie ils soient soignés par les religieuses des Œuvres de Mer, notamment à Fàskrùdsfjördur.

C’est là que Ian Manook plante le décor d’A Islande ! : sans en dire trop, on y croise une jeune infirmière paimpolaise envoyée par l’Etat français, des pêcheurs naufragés épuisés et désillusionnés, une institutrice islandaise qui nous révèle un mode de vie insulaire très rudimentaire, et une religieuse danoise qui interroge sa place et sa foi. Ce roman, c’est aussi un contexte politique, celui de la République française qui reprend aux associations religieuses le soin de ses marins, peu avant la loi de 1905. « A Islande » avec un point d’exclamation, comme le cri du cœur de ces forçats de la mer, des hommes comme les autres pris dans un système qui les dépasse. Et à la fin, la mer a toujours le dernier mot…

Évidemment cette lecture nous a intéressés, enthousiasmés, touchés, et nous avons contacté la Librairie du Renard, fidèle fournisseur de la boutique de Milmarin et bien sûr un lieu incontournable pour les amateurs de littérature à Paimpol, pour s’associer et inviter Ian Manook à venir à Ploubazlanec rencontrer des lecteurs pour qui la grande pêche c’est une aventure qui a marqué le Goëlo, le pays, mais pour certains aussi l’histoire même de leurs familles et dont ils s’efforcent de faire perdurer la mémoire.

C’est un roman qui est vraiment très bien documenté et qui rappelle aussi la thèse de François Chappé, c’est pour cela que nous avons proposé à Pierre Guérin de participer à la rencontre. Pierre Guérin a réédité la thèse de François Chappé sous le titre « Paimpol, la République et la mer » en 2017 et avait donné plusieurs conférences sur ce thème avec Milmarin en 2019.

Un grand merci à Ian Manook, aux éditions Paulsen, à la Librairie du Renard, à Pierre Guérin et à tous les participants à cette rencontre riche en discussions !